Longines: Avigation BigEye

Une des bonnes surprises de cette rentrée est le chronographe Avigation BigEye proposé par Longines. Cette montre, inspirée par un chronographe du début des années 70, est selon moi très réussie car elle parvient à réinterpréter le principe du compteur des minutes sur-dimensionné (ce qui explique le nom du chronographe), sans faute de goût ni rajout inutile. D'ailleurs, je me suis pincé plusieurs fois avant d'y croire: la BigEye n'a pas de guichet de date et cela change tout!

J'imagine que l'idée d'en mettre un a dû trotter dans la tête de Longines (vous savez, le principe selon lequel une montre avec date se vend mieux...) mais c'est la vertu du compteur sur-dimensionné: il limite la place! Ce n'est pas son unique atout: il apporte du caractère et du dynamisme sur le cadran. Imaginez la même montre avec trois compteurs de taille similaire: vous obtenez une jolie pièce, très équilibrée mais déjà vue 50.000 fois et surtout conventionnelle et un peu ennuyeuse. Le compteur des minutes se distingue par sa taille évidemment mais aussi par sa graduation qui marque les repères des 3 minutes. Comme le compteur des heures tranche également avec le registre de la trotteuse, le cadran offre 3 sous-cadrans très différents et cela contribue grandement à la réussite esthétique de la montre qui reste toutefois dans un style très classique. Le noir semi-brillant du cadran est agréable et la finition circulaire des sous-cadrans rompt le côté uniforme.


La lisibilité est optimale grâce à l'excellent contraste entre les aiguilles, les chiffres recouverts de SuperLuminova et le noir du cadran. Quant au compteur des minutes, il joue pleinement son rôle et l'information est lisible sans souci. Mon  seul reproche côté cadran est la présence de l'"Automatic" sous le nom de la marque, une précision inutile et un éternel mauvais réflexe des marques.


Le boîtier en acier possède un diamètre de 41mm qui est, compte tenu du style de la montre, parfait. L'ensemble demeure équilibré, les compteurs ne louchent pas et le noir du cadran réduit la perception de la taille. En revanche, les poussoirs proéminents ont l'effet inverse: ils renforcent l'impact visuel de la montre et donnent du punch. Je les aime beaucoup car ils sont fidèles à l'atmosphère militaire et rendent le chronographe plus énergique. Le fond du boîtier est plein et propose une gravure avec un avion stylisé, simple et jolie.


Le mouvement qui équipe l'Avigation BigEye n'est donc pas visible et ce n'est pas pour moi un grand souci. Là également, le fond plein est cohérent avec l'inspiration de la montre. Et le calibre L688.2 n'est pas non plus d'une beauté stupéfiante même s'il est plus joli qu'un 7750 compte tenu de la présence de la roue à colonnes. Ce mouvement, développé par ETA pour Longines n'est pas une évolution du 7750 même s'il comporte des éléments de ce dernier. Il possède une architecture propre et une réserve de marche supérieure (54 heures) pour une fréquence équivalente (4hz). Longines l'utilise depuis 5 ans et il s'agit ainsi d'une mouvement fiable et éprouvé.


Le test au porter de l'Avigation BigEye m'a conforté dans mon impression initiale: la montre est très réussie, équilibrée et possède suffisamment de détails de caractère (poussoirs, compteur des minutes) pour définir sa propre personnalité. Le bracelet en veau est de plus très souple et offre une jolie texture. En conclusion, le bilan est extrêmement favorable: Longines marque les esprits avec ce chronographe très réussi et j'espère que son prix fort raisonnable (2.530 euros)  favorisera les ventes afin d'apporter la démonstration que la présence d'un guichet de date est loin d'être indispensable à un succès commercial.

Merci à l'équipe Longines France.

Les plus:
+ une réussite esthétique
+ les performances du mouvement L688.2
+ le prix raisonnable
+ l'absence de date

Les moins:
- la mention "automatique" sur le cadran