Zenith: Pilot Type 20 GMT

Zenith a profité de Baselworld 2013 pour construire une gamme complète de montres Aéronef Type 20 au sein de la collection Pilot. Initiée l'année précédente par la pièce la plus emblématique animée par le mouvement historique de montre de poche 5011, la gamme comporte dorénavant un large spectre de complications sans oublier des boîtiers de tailles très différentes. Si je mets de côté le boîtier très imposant de la montre initiale (57,5mm de diamètre), deux boîtiers sont disponibles: l'un de 40mm utilisé par les montres les plus simples, l'autre de 48mm qui héberge l'ensemble des complications. 


Même si la version 40mm m'a séduit par sa qualité de fabrication, elle demeure finalement petite, non pas dans l'absolu, mais dans le contexte spécifique du style Aéronef Type 20. Je me suis alors posé la question de savoir quelle serait la montre la plus représentative et la plus convaincante de la gamme. Très rapidement, mon choix s'est porté sur la Type 20 GMT. A vrai dire, il ne fut guère difficile à faire car il s'appuie sur des arguments qui me semblent quasiment évidents.


La taille de 48mm du boîtier est à la base un sacré défi pour Zenith car la manufacture ne possède pas des mouvements contemporains très grands. D'ailleurs, l'Elite 693 qui anime la Type 20 GMT n'a que 25,6mm de diamètre. Arriver à loger un mouvement dans un boîtier 22mm plus grand sans que le cadran soit déséquilibré n'est pas une tâche aisée et la Type 20 GMT s'en sort très bien sur cet aspect précis. Le sous-cadran de la trotteuse est évidemment proche du centre de la montre mais l'écart par rapport à la lunette permet d'inscrire le chiffre luminescent dans son intégralité. Paradoxalement, c'est la version 40mm qui semble plus souffrir de la position de la trotteuse. Les 12 chiffres sont affichés sans contrainte et cet ensemble crée un bel équilibre. La finition du cadran et des aiguilles est excellente et constitue un des principaux atouts de cette montre.


La complication GMT possède deux vertus. La première vertu est que le second fuseau étant indiqué grâce à une aiguille qui parcourt une graduation périphérique, son affichage ne nuit pas à l'équilibre du cadran. De plus, la flèche rouge de l'aiguille  apporte une jolie touche de couleur qui casse un peu la rigueur militaire du cadran. La seconde vertu est que la complication est en totale cohérence avec l'esprit de la montre. Quoi de mieux en effet qu'une complication qui invite au voyage, à la découverte de pays situés dans d'autres fuseaux pour compléter une montre liée à l'aviation? Cohérente et parfaitement intégrée, la complication GMT me semble donc idéale dans ce contexte. Je dois avouer que je n'ai pas eu le même sentiment avec le calendrier annuel et le Tourbillon chronographe. S'il fallait exprimer une critique, elle se situerait plutôt au niveau de la graduation de l'affichage du second fuseau. Si l'aiguille est très lisible, la graduation l'est beaucoup moins d'autant plus qu'elle n'affiche que les heures impaires. La volonté de Zenith, fort louable, était de rendre la graduation la plus discrète possible. La contrepartie est que la lecture du second fuseau prend un peu de temps et qu'il faut veiller à tenir compte des index centraux matérialisant les heures paires. En revanche, le réglage est d'une simplicité biblique grâce au poussoir situé sur la carrure gauche du boîtier. Sa forme allongée lui permet de s'intégrer parfaitement dans le design de la montre et rend son utilisation agréable.


Le mouvement Elite 693, d'une fréquence de 4hz et d'une réserve de marche d'une cinquantaine d'heures est précis et fiable. La complication est totalement maîtrisée par la manufacture, se retrouvant également dans la Captain Dual Time. Zenith a fait le choix heureux d'un fond plein qui permet de cacher la petitesse du mouvement et de profiter de la très belle gravure des instruments d'aviation. Elle est peut-être une des plus jolies gravures industrielles de ces dernières années, surprenant par sa finesse et la beauté du motif.

Au bout du compte, la vraie question réside dans le confort au porté: avec un diamètre de 48mm, la Type 20 GMT peut-elle être une montre adaptée aux poignets du plus grand nombre? Très étonnamment, malgré son gabarit corpulent (l'épaisseur approche les 16mm), la montre s'est bien positionnée sur mon poignet. La largeur et l'épaisseur du bracelet la maintiennent bien et la forme des cornes plongeante en leurs extrémités améliore le confort. Les cornes ne sont pourtant pas si courtes ce qui fait que la montre débordera irrémédiablement sur les petits poignets pour lesquels la version 40mm est mieux indiquée. En revanche la taille de 48mm est plus dans l'esprit de la gamme et correspond mieux à son esthétique.


La Type 20 GMT existe en deux versions. Celle en acier rentre de façon permanente dans la collection tandis que la version titane DLC est commercialisée dans le cadre d'une série limitée de 500 pièces. J'ai une nette préférence pour la première car je ne suis pas sous le charme des montres noires. La version titane DLC a toutefois de l'intérêt: outre le changement de matériaux, elle semble plus contemporaine que son alter ego en acier et le côté "all black" lui donne un aspect un peu plus contenu. Cependant, le boîtier acier est  très séduisant et il positionne la Type 20 GMT à un niveau tarifaire très compétitif, à 6.000 euros TTC à la rentrée 2013.


Equilibrée malgré son gabarit, embarquant une complication cohérente avec son contexte et proposée à un prix attractif, la Type 20 GMT possède de sérieux atouts qui font d'elle la montre la plus pertinente pour rentrer dans cette gamme et profiter de cette esthétique si caractéristique proposée par une manufacture historique.

Merci à l'équipe Zenith pour son accueil à Baselworld 2013.

Les plus:
+ un cadran équilibré malgré la taille du mouvement
+ la finition du cadran et des aiguilles
+ une complication cohérente avec l'esprit Aéronef Type 20
+ un mouvement de manufacture éprouvé

Les moins:
- la taille ne conviendra pas à tous les poignets
- la lecture du second fuseau n'est pas aisée du fait d'une graduation périphérique discrète